Le premier programmeur était une femme
Peu de personnes le savent, mais le premier programmeur était une femme. En effet en 1843, Ada Lovelace (fille du poète anglais Lord Byron) a publié le premier algorithme pouvant être exécuté par une machine. Au début des années 80, le langage orienté objet Ada a été nommé ainsi en son honneur.
Dans les années 50, Grace Murray Hopper, une militaire informaticienne a créé le premier compilateur (A-0 System) puis le langage COBOL en 1959. Elle est aussi connue pour avoir découvert le “premier cas réel de découverte d’insecte” lors de la panne de l’ordinateur Harvard Mark II causée par un insecte pris dans un relais. Cette découverte a popularisé le terme de “bug informatique”. Avant l’avènement de l’ordinateur personnel, la saisie informatique et la programmation étaient principalement l’apanage des femmes. Au début des années 80, avec l’arrivée des PC dans beaucoup de foyers, les hommes ont commencé à investir le terrain et à devenir majoritaires dans ce domaine. Cette période fût aussi celle des premiers pas de l’informatique à l’école avec le “plan Informatique pour tous” en 1985, destiné à équiper les écoles d’outils informatiques avec notamment les célèbres Thomson MO5 et Thomson TO7.
Enfin, on peut citer Frances Allen, la première femme à avoir reçu le prix Turing (équivalent au prix Nobel de l’informatique), et une pionnière de la compilation optimisée, de l’optimisation de code et du calcul parallèle. Et ce ne sont là que quelques noms de femmes informaticiennes célèbres; il en existe bien d’autres, ce qu’on a tendance à oublier aujourd’hui vu le pourcentage actuel de femmes dans l’informatique qui reste faible.
Et aujourd’hui ?
En Europe, le nombre d’étudiantes en informatique est faible, mais une fois diplômées, le nombre de femmes dans l’informatique diminue encore : elles représentent seulement 9 % des concepteurs d’applications mobiles, 19 % des responsables dans le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) (contre 45 % dans les autres secteurs de services), 19 % des entrepreneurs dans les TIC (contre 54 % dans les autres services) et 3 % des femmes diplômées le sont en informatique (contre 10 % des hommes).
En France, 20% des postes dans l’informatique sont occupés par des femmes (elles étaient 31% dans le début des années 80), parmi celles-ci, il y aurait 9% de développeuses. On constate aussi qu’après quelques années dans le développement, on propose souvent aux développeuses d’évoluer vers le management, la maîtrise d’ouvrage, le test logiciel, ce qui réduit encore le nombre.
Aux États-Unis, les étudiantes sont moins de 1% à penser que le développement informatique pourrait représenter leur avenir, 12% des femmes diplômées le sont en informatique (en 1984 elles représentaient 37%). Alors qu’en Indonésie ou en Iran, plus de la moitié des personnes ayant une activité informatique sont des femmes. Nous aurions donc, dans nos pays occidentaux, à nous inspirer d’autres cultures où globalement les femmes sont souvent plus exposées aux tâches et métiers techniques.
Des femmes qui rockent
Plusieurs femmes participent au développement, à l’évolution et l’innovation de l’informatique. Parmi elles, Radia Perlman, souvent appelée “Mère de l’Internet”, s’est distinguée avec son invention du protocole Spanning Tree (protocole pour le fonctionnement des ponts en infrastructure réseau). Mais aussi Anita Borg qui y a également participé, et a développé MECCA, un système automatique centralisé de communication par listes de diffusion d’emails permettant de communiquer avec une communauté virtuelle.
Barbara Liskov a, quant à elle, apporté énormément au domaine de la conception des langages orientés objet.
Girls Who Code
Pour valoriser et promouvoir les femmes dans la technique ou encore susciter des vocations dans les métiers de l’informatique, plusieurs associations et communautés se mobilisent. Parmi elles, l’association Duchess France, qui met à l’honneur des développeuses, les encourage à intervenir lors de conférences et met en avant le métier de développeuse auprès de tous.
D’autres initiatives internationales comme Girls Who Code lancent des programmes d’atelier de code pour des adolescentes en espérant les inciter à poursuivre des études en informatique et susciter des vocations.
En bref, l’envie d’impliquer d’avantage de femmes dans le milieu de l’informatique est bien présent.Il reste à être patient pour que cela se répercute sur les prochaines générations.
Parce que le code n’est pas une affaire de genre mais bel et bien celle d’une passion comme en témoigne les portraits de développeuses qui suivent.
Étiquette :Ada Lovelace, Frances Allen, Grace Murray Hopper