Eclipse : bien plus qu’un IDE Java
IBM offre Eclipse à la communauté
Eclipse était à la base une technologie propriétaire d’OTI, filiale d’IBM. Le but était de réduire le nombre d’environnements de développement proposé aux clients d’IBM et d’améliorer la réutilisation de composants.
Après plusieurs tentatives infructueuses sur le problème de l’extensibilité, une petite équipe d’experts IBM se lança dans la conception d’un nouvel outillage. Eclipse était né ! C’était une plate-forme d’intégration d’outils de développement, extensible grâce au mécanisme de plug-ins.
Durant la conférence EclipseCon 2005, Lee Nackman d’IBM Rational Software confirma que le nom Eclipse faisait référence à la volonté d’IBM d’éclipser Microsoft, principal concurrent à l’époque. Pas de clin d’oeil à Sun comme le veut pourtant la croyance populaire.
La mise en Open Source allait être la suite logique pour permettre une large adoption. Elle a été annoncée en novembre 2001. Très vite, des dizaines d’applications commerciales ont été créées à partir de la plateforme. À la fin 2003, le consortium initial était composé de plus de 80 membres. Ainsi début 2004, le comité Eclipse annonça une réorganisation avec la création d’une fondation.
Le rôle de la fondation Eclipse La fondation Eclipse, organisme à but non lucratif, aide la communauté à se développer.
Elle est financée par les cotisations de ses membres et dirigée par un conseil d’administration. Sa mission n’est pas de créer et maintenir les projets Eclipse. C’est le rôle des committers qui sont généralement employés par des organisations ou qui sont des développeurs indépendants qui donnent bénévolement de leur temps.
La fondation propose quatre services principaux : une infrastructure informatique, la gestion de la propriété intellectuelle, des processus de développement, et, enfin, la gestion de l’écosystème. La licence EPL a permis de créer cette communauté aussi ouverte, car elle autorise la libre utilisation de technologies dans des produits commerciaux ou des applications internes.
Un outillage Java qui va devenir référence Eclipse va très vite se faire sa renommée avec son IDE Java. Avec la montée en puissance du langage Java, les développeurs étaient à la recherche d’un outillage de haut niveau. Le Java Development Toolkit a su s’imposer grâce à sa richesse et sa qualité : système de complétion, debugger, formatage de code, refactoring, etc. En ajoutant les facteurs Open Source, gratuité et extensibilité, tout était réuni pour ce succès. De nombreux produits venaient compléter la plate-forme : serveur J2EE, système de gestion de version, etc.
Cependant, au fil des années, le projet JDT s’est essoufflé, notamment avec le désengagement partiel d’IBM. Le passage à Eclipse 4 fut également chaotique et la plateforme devenait moins performante, résultant l’apparition d’un phénomène d’Eclipse bashing. Cette gronde provoqua beaucoup de discussions au sein de la communauté. De nouvelles directions ont été données pour répondre aux attentes et renouer le dialogue avec les utilisateurs. L’édition Luna en 2014 a permis de rattraper le retard. Même si le choix d’un IDE a sa part de subjectivité, il faudra encore du travail pour convaincre la totalité du monde Java. Cependant, chaque nouvelle version génère toujours des millions de téléchargements aux quatre coins du globe.
Un large écosystème dans l’ombre du JDT
Eclipse est communément connue comme un outil de développement Java, mais la plateforme est aussi utilisée par des applications telles que Lotus Notes ou le logiciel de commande et contrôle du Rover de la NASA. Avec 270 projets et 2000 modules dans son marketplace, Eclipse possède une collection impressionnante d’outils. Ces projets Open Source couvrent un large éventail de technologies nouvelles et novatrices, dont beaucoup ne sont pas liées au développement.
En fait, Eclipse est devenue un bien commun qui est utilisé par des milliers d’entreprises pour construire des produits logiciels.
Pour finir, une des plus grandes réussites d’Eclipse est le release train, qui est la sortie simultanée annuelle de ses principaux projets.
Pour la dernière édition, ce sont 76 projets qui ont participé et livré le même jour une nouvelle version, avec 340 committers impliqués et 61 millions de lignes de code contribuées.